J’aime bien Joseph Beuys (1921—1986), moi… Autant son imaginaire chamanique et alchimique, que sa vision incantatoire, éclatée et avant-gardiste de l’art. Je m’intéresse particulièrement à la façon dont sa vie et son œuvre sont inter-reliés. Bien sûr, il y a des liens entre la vie et l’œuvre de tous les artistes—comment pourrait-il en être autrement? —, mais dans le cas de Beuys, l’intégration va au-delà de la « vie », la « pensée » et l’« œuvre » : dans tout, de son enfance à sa participation au Parti Vert, en passant par les lièvres, les coyotes et l’Université Internationale, c’est l’artiste qu’on voit. Prises isolément, ses œuvres plastiques sont plus déroutantes qu’autre chose. On parle souvent de lui comme d’un chamane, et c’est peut-être de cette façon qu’il faut le comprendre : les objets et les performances quotidiennes d’un chamane ne se comprennent que dans l’ensemble de sa fonction ; et la Figure du chamane dépasse la … Continuer la lecture