« Schizophrène »… j’utilise le mot sciemment, car son étymologie est parlante : du grec schizein, qui signifie séparer, diviser et phrên, qui signifie esprit… Dans sa racine, schizophrène signifie « esprit divisé », ce qui est la question que je pose : l’art serait-il divisé entre deux esprits ? Serait-il juste de dire qu’il y a un art officiel, reconnu et institutionnel, et un autre art, éternel celui-là, visionnaire et spirituel. Cet art éternel est non institutionnalisable car il est singulier à chaque artiste, donc irréductible—l’autre, l’officiel, est celui qui sert de matériel à une activité marchande… Canal d’expression d’un esprit du temps postmoderne, plus souvent qu’autrement vide de sens et cynique, cet art se décide entre membres de jurys, collectionneurs, conservateurs et producteurs. L’autre est « caché », comme dit Aude de Kerros, (L’art caché : les dissidents de l’art contemporain, Eyrolles, 2007), c’est le canal des réalités invisibles explorées dans l’intime. Voici une simple illustration : le … Continuer la lecture