Carol Shapiro, grande amie virtuelle
Hier, en ouvrant mon compte Facebook, il y avait en première place la nouvelle de la mort de Carol Shapiro. Ce grand post, « à la une » de mon fil, m’a frappée comme si quelqu’un m’avait crié dessus. C’est sa famille, je suppose, qui a mis ça à l’intention des 1048 « amis » qui suivaient son activité. Carol était très active sur le web depuis les années 1990 : d’abord Caravancafé (http://www.caravancafe-des-arts.com/), puis fragments d’incertitude (http://fragmentsdincertitude.blogspot.fr/) … Elle était un véritable hub où se croisaient les informations les plus diverses sur l’art, la science et la spiritualité.
Elle avait laissé, alors, une carrière de journaliste pour se consacrer à la peinture. Un mot un peu cliché, « se consacrer », mais je pense que dans son cas, c’est le mot juste. Elle voyait, elle vivait mieux que quiconque l’aspect sacré, spirituel, de la création – et ce qui me plaisait particulièrement, c’était la légèreté toute vivante, toute vibrante, de cet engagement. Car il n’y avait pas de graves harmoniques, dans son rapport au spirituel ou à l’art, mais une foi joyeuse qui semblaient célébrer à tout moment nos immenses et merveilleuses capacités de transcendance. Enfin, c’est difficile à décrire. Il faut aller sur son site pour le voir.
Carol nous avait donné un texte pour Récits d’artistes, texte qu’elle a repris par la suite dans d’autres sites. Ce fut mon occasion de la rencontrer – une rencontre toute virtuelle, mais chaleureuse et vivante. Nous nous connaissions par le biais du Centre international de recherches et d’études transdiscplinaires (le CIRET) dont nous étions toutes les deux membres.
Elle habitait Antibes. Alors là, vous comprenez, c’est assez différent de Rimouski… je l’enviais, quelque part. Il fait si froid ici, et si souvent tempête.
Autour de juin dernier environ, elle qui nous avait habitués à une bonne demi-douzaine de posts par jour sur Facebook, ne publiait plus. Je me suis inquiétée. J’ai écrit un message pour m’enquérir – pas de réponse… Rien de très rassurant. Vers octobre-novembre, quelques posts à nouveau, puis plus rien encore. La nouvelle d’hier ne m’a pas surpris. Elle avait l’âge de ma sœur, presque le même âge que moi.
J’aimerais qu’elle m’inspire.